La police de la ville de Boston vient de se doter d'un système d'alerte des citoyens par courriel (email en bon français) afin de solliciter leur aide dans l'identification et la localisation de délinquants. Cet outil, déjà utilisé par plus de 300 communautés aux États Unis, s'appuie sur la technologie du site Citizen Observer pour disséminer par courriel auprès de citoyens abonnés des informations spécifiques sur des crimes venant d'être commis dans leur voisinage. Dans le cas d'un vol de véhicule, la couleur, le modèle et le numéro d'immatriculation seront ainsi rendus public, afin que les "observateurs citoyens" puissent garder un oeil ouvert et alerter la police s'ils viennent à croiser sa route. Il s'agit donc d'une plateforme de communication bi-directionnelle permettant à la police d'accroître considérablement ses sources d'information.
De l'aveu même de ses utilisateurs, les succés restent cependant rares, et les appels générés créent plus de travail pour la police qu'un traitement traditionnel ne le ferait: un policier de la ville de Cincinnati interrogé par Technology Review doit ainsi admettre que pour 300 alertes lancées au cours des dernières années, seulement une douzaine ont permis l'arrestation de suspects, mais que chaque alerte génère environ une centaine d'appels de la population. En terme de sentiment de sécurité, qui constitue la dimension subjective de la criminalité, les avantages de ce système sont également difficiles à évaluer. Le sentiment de se réapproprier les activités de prévention et de lutte contre la criminalité peut sans nul doute rassurer certains citoyens, mais d'autres seront négativement affectés par le rappel constant de la dangerosité de leur voisinage que les courriels en provenance de la police éveilleront.
21 juin 2006
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