27 août 2007

Des boîtes noires dans les voitures de police belges

Une dépêche parue dans Le Vif nous apprend que les voitures de police belges seront progressivement équipées d'une boîte noire appelée "Fleetlogger" (en bon français!). Cet outil permettra d'identifier les chauffeurs de chaque véhicule à l'aide d'un badge personnalisé, et de récupérer les paramètres de conduite en cas d'accident ou de poursuite automobile non justifiée. Les données enregistrées comprennent notamment la vitesse du véhicule, les freinages, l'utilisation des signaux visuels (girophares ou lumières bleues) et sonores (sirènes), ou encore les distances parcourues.

S'il est utilisé à son plein potentiel par les gestionnaires policiers et les responsables des affaires internes, un tel outil pourrait constituer un puissant moyen de contrôle des pratiques policières de poursuites rapides, qui sont à l'origine de nombreux accidents et mettent souvent inutilement en danger la vie des personnes poursuivies, des policiers et des autres usagers de la route. Qui plus est, cette technologie pose un dilemme éthique intéressant aux défenseurs des libertés individuelles qui s'opposent systématiquement à toute forme de surveillance: des exceptions doivent-elles être faites lorsque le sujet de la surveillance est un représentant de l'État et que cette surveillance est en mesure d'éviter ou de dévoiler des abus qui sans elle, seraient passés inaperçus?

Pas de responsabilité civile des entreprises lors du vol de données personnelles

Un jugement d'une cour d'appel fédérale US vient de statuer que les clients d'une banque de l'Indiana dont les données personnelles avaient été obtenues frauduleusement par un pirate informatique (sans toutefois donner lieu à une fraude) ne pouvaient exiger une compensation financière de l'institution financière. Consolidant des décisions déjà prononcées dans quatre autres états américains, la cour a en effet estimé que le simple risque d'être à l'avenir victime d'un vol d'identité ne constitue pas un préjudice en soi, et que les victimes n'avaient encore éprouvé aucune perte économique mesurable. Cette décision ne risque pas d'inciter les entreprises à mieux protéger leurs données contre les actes malveillants, ni de contribuer à l'amélioration de la confiance des usagers dans les organisations qui détiennent leurs informations personnelles.

07 août 2007

Des capteurs qui aident les machines à contrôler les humains

Le constructeur d'automobiles Nissan vient de rendre public l'état des recherches qu'il mène sur des voitures 'intelligentes', qui seraient capables d'identifier l'état d'ébriété des conducteurs, interdisant aux plus imbibés de prendre le volant. Contrairement aux alcootests couplés aux démarreurs qui sont déjà en vigueur dans certains états américains pour les personnes condamnées pour ivresse au volant, les capteurs développés par Nissan s'intègrent parfaitement dans l'architecture de l'automobile: des leviers de vitesse capables d'analyser la teneur en alcool de la transpiration présente sur la paume de la main du chauffeur, des filtres à air placés à hauteur de tête afin de détecter des vapeurs d'alcool en suspension dans l'habitacle, ou encore des caméras qui analysent la fréquence des battements de paupière et l'inclinaison de la tête du conducteur pour évaluer son degré d'éveil constituent les solutions expérimentées par Nissan pour lutter contre le fléau de l'alcool au volant.

Comme c'est très souvent le cas dans ce genre d'innovation, la question des contre-mesures déployées par les conducteurs ennivrés n'est pas abordée. Le simple fait de porter une paire de gants suffirait par exemple à contourner le système d'analyse de la transpiration implanté sur le pommeau du levier de vitesse, et on imagine mal une loi qui interdirait aux conducteurs le port des gants.

Ce qui me semble cependant très significatif dans cette annonce, c'est que des laboratoires de recherche sont en train de travailler sur de nouvelle génération de capteurs conçus pour se fondre de manière presque invisible dans les objets qui nous entourent, afin de mieux mesurer des états physiques ou psychologiques associés à des risques, et par extension contrôler nos comportements afin de réduire ces risques. Là où la décision était auparavant prise par des êtres humains et leurs capacités de jugement, des machines peuvent maintenant être programmées pour autoriser ou interdire l'accès à des lieux, des biens ou des services selon des normes juridiques ou des critères de risque préalablement définis. L'architecture technique de notre quotidien semble ainsi s'orienter vers l'intégration de mécanismes de contrôle et de contrainte omniprésents qui seront bien plus intrusifs que les technologies de surveillance passive qui nous sont familières.

02 août 2007

Des robots armés en Irak

L'armée américaine vient de franchir un pas supplémentaire dans la militarisation des robots, puisque quelques exemplaires du robot SWORDS équipés d'armes à feu automatiques seront bientôt expédiés en Irak pour y être testés dans un environnement de combat urbain. Cette annonce, faite sur le site de Wired, laisse entendre que les problèmes de sécurité auraient été résolus, notamment en cas de perte de contrôle du robot. À quand des robots tortionnaires dont les états d'âme ne constitueront pas une préoccupation pour leur hiérarchie?

Ce documentaire de la chaine Discovery montre le robot SWORDS en action.