07 août 2007

Des capteurs qui aident les machines à contrôler les humains

Le constructeur d'automobiles Nissan vient de rendre public l'état des recherches qu'il mène sur des voitures 'intelligentes', qui seraient capables d'identifier l'état d'ébriété des conducteurs, interdisant aux plus imbibés de prendre le volant. Contrairement aux alcootests couplés aux démarreurs qui sont déjà en vigueur dans certains états américains pour les personnes condamnées pour ivresse au volant, les capteurs développés par Nissan s'intègrent parfaitement dans l'architecture de l'automobile: des leviers de vitesse capables d'analyser la teneur en alcool de la transpiration présente sur la paume de la main du chauffeur, des filtres à air placés à hauteur de tête afin de détecter des vapeurs d'alcool en suspension dans l'habitacle, ou encore des caméras qui analysent la fréquence des battements de paupière et l'inclinaison de la tête du conducteur pour évaluer son degré d'éveil constituent les solutions expérimentées par Nissan pour lutter contre le fléau de l'alcool au volant.

Comme c'est très souvent le cas dans ce genre d'innovation, la question des contre-mesures déployées par les conducteurs ennivrés n'est pas abordée. Le simple fait de porter une paire de gants suffirait par exemple à contourner le système d'analyse de la transpiration implanté sur le pommeau du levier de vitesse, et on imagine mal une loi qui interdirait aux conducteurs le port des gants.

Ce qui me semble cependant très significatif dans cette annonce, c'est que des laboratoires de recherche sont en train de travailler sur de nouvelle génération de capteurs conçus pour se fondre de manière presque invisible dans les objets qui nous entourent, afin de mieux mesurer des états physiques ou psychologiques associés à des risques, et par extension contrôler nos comportements afin de réduire ces risques. Là où la décision était auparavant prise par des êtres humains et leurs capacités de jugement, des machines peuvent maintenant être programmées pour autoriser ou interdire l'accès à des lieux, des biens ou des services selon des normes juridiques ou des critères de risque préalablement définis. L'architecture technique de notre quotidien semble ainsi s'orienter vers l'intégration de mécanismes de contrôle et de contrainte omniprésents qui seront bien plus intrusifs que les technologies de surveillance passive qui nous sont familières.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour,

Bonne nouvelle.
Ce qui serait appréciable, c'est de retrouver ces technologies de manière obligatoires dans des habitacles tels que les transports routiers, etc... Merci pour vos news, toujours aussi interessantes.