26 septembre 2007

Surveillance omniprésente

Quelques brèves qui nous laissent entrevoir le futur peu rassurant de la surveillance:

10 septembre 2007

Doit-on empêcher la recherche de mots "dangereux" sur Internet?

C'est en tout cas la solution que semble proposer le Commissaire européen à la justice et à la sécurité dans un entretien accordé à l'agence Reuters. Celui-ci a en effet déclaré:

"J'ai la ferme intention d'entreprendre une étude avec le secteur privé (...) sur les moyens technologiques d'empêcher des gens d'utiliser et de chercher des mots dangereux comme 'bombe', 'tuer', 'génocide' ou 'terrorisme"

Ça risque peut-être de rendre le travail des historiens des divers génocides qui ont ensanglanté l'histoire de l'humanité plus difficile, de même que celui des divers organismes chargés de diffuser des informations scientifiques sur le phénomène terroriste. L'intention est louable, mais la proposition de mise en oeuvre sent pas mal la censure à peine déguisée. Il est évident que l'on retrouve sur Internet bien des informations qui peuvent être utilisées de façon nuisible, mais n'est-ce pas le propre de tout savoir d'être intrinsèquement ambigu, et par conséquent difficilement contrôlable par des machines ou des logiciels, au risque de perdre énormément du contexte dans lequel il est produit? Les mots clés qui arrivent en tête du classement des termes de recherche utilisés par les internautes qui consultent ce blog sont dans l'ordre:

1) crochetage (de serrure)
2) clonage de carte de crédit
3) clonage de carte de débit

Pourtant, il s'agit d'un blog sur la sécurité sous ses divers aspects, et non d'une académie du crime. Dans le monde idéal envisagé par Monsieur Frattini, il serait certainement interdit.


01 septembre 2007

DCS 3000 et Red Hook

Ces noms de code désignent les systèmes de surveillance téléphonique mis en place par le FBI au cours des dix dernières années, au coût de 10 millions de dollars. Dans un article très documenté, le site Wired explique dans le détail les capacités d'interception des communications en temps réel utilisées par le FBI. Ce tour de force (faire la lumière sur un tel programme) est possible grâce aux lois américaines sur l'accès à l'information, qui ont permis à des associations de protection des droits individuels et de la vie privée d'obtenir des documents de travail émanant des services du FBI chargés de développer ces outils de surveillance.

Ces systèmes d'écoute sont capables d'intercepter des communications téléphoniques filaires, mobiles, ainsi que les messages texte (SMS). Pour pouvoir être activé en temps réel, un tel outil nécessite d'accéder directement aux standards téléphoniques des grandes compagnies de télécommunication américaines, en vertu de la loi CALEA (votée sous l'administration Clinton). Les conversations peuvent être relayées à n'importe quel bureau du FBI ou directement sur le terrain aux équipes de surveillance physique, et la localisation des téléphones cellulaires servant à passer les appels est également disponible immédiatement.

Parmi les documents mis en ligne, l'un d'eux fait mention de déplacements à Ottawa pour faire la démonstration du système aux alliés canadiens (p. 33), et révèle l'existence d'un groupe de travail nord-américain (NAWG) dont le logo comprend le blason du Service Canadien du Renseignement de Sécurité (p. 111). Il se pourrait donc que le Canada soit équipé de la même technologie.