24 avril 2007

L'histoire des armes à létalité réduite

Le Projet de recherche sur les armes non létales de l'Université de Bradford, au Royaume Uni, vient de publier la deuxième partie d'une histoire détaillée de cette nouvelle catégorie d'armes. Ce document (disponible en anglais seulement) couvre la période des années 1990, qui fut particulièrement fertile en innovations et en expérimentations en contexte réel par l'armée et le département de la justice américains lors du siège de Waco ou en Somalie. On y apprend notamment des détails assez méconnus sur le développement du taser et des autres armes électriques, des armes à rayonnement millimétriques qui provoquent des sensations intolérables de brûlures, ainsi que sur des armes malodorantes et des gels immobilisants qui n'ont pas produit les résultats escomptés. Par ailleurs, une partie est consacrée au cadre légal international qui règlemente le déploiement et l'utilisation de ces armes.

13 avril 2007

Comment cloner une carte de crédit: la vidéo

Le site de vidéo LiveLeak a mis en ligne un documentaire anglais montrant de façon très claire comment les fraudeurs à la carte de crédit ou de débit réussissent à cloner les cartes de leurs victimes sans que ces dernières s'en aperçoivent. Ce document illustre à quel point la technologie des cartes à piste magnétique est obsolète dans un monde où n'importe qui peut se procurer sur internet l'équipement nécessaire pour transformer une carte d'accès ou de fidélisation en sésame de la caverne d'Ali Baba.

Documentaire en anglais

06 avril 2007

Montréal: capitale de la protection de la vie privée en 2007

Sans trompettes ni fanfare, Montréal deviendra en 2007 la capitale mondiale de la protection de la vie privée, avec la tenue de deux conférences internationales de référence sur le sujet. La première, intitulée "Computers, freedom and privacy", aura lieu du 1er au 4 mai au Hilton Bonaventure. Elle donnera lieu à des présentations plénières par des conférenciers prestigieux comme Bruce Schneier, et des interventions par des représentants d'agences canadiennes et américaines d'application de la loi qui viendront disserter sur les tensions entre sécurité nationale et respect de la vie privée dans l'environnement post-11 septembre. La seconde conférence, placée sous le haut patronage de la Commissaire à la Protection de la Vie Privée du Canada se tiendra du 25 au 28 septembre 2007 à l'hôtel Sheraton. Elle a pour titre "Terra Incognita: les horizons de la protection de la vie privée", et elle rassemblera les commissaires et agences de protection de la vie privée du monde entier.

On doit bien entendu se réjouir d'une telle prolifération des forums de discussion sur cette question d'actualité, mais on peut néanmoins se questionner sur l'émergence d'une véritable "industrie" de la protection de la vie privée, qui se réunit à intervalles réguliers dans des hôtels de luxe, et sur l'accès que peuvent avoir des militants aux moyens modestes à de tels forums. En effet, les frais d'inscription des deux événements s'élèvent respectivement à 725 US$ et 1295 C$ (les étudiants bénéficient de rabais conséquents), ce qui les place au-delà des moyens de nombreuses personnes et associations intéressées.

Pour ceux qui sont dans l'obligation de faire rimer vie privée avec frugalité, le Département d'informatique et de recherche opérationnelle de l'Université de Montréal organise le 5 mai, en collaboration avec les HEC Montréal, un atelier (en anglais) gratuit sur la vie privée en commerce électronique.

02 avril 2007

Nous sommes tous des CSI

Le New York Times se fait l'écho d'une pratique de plus en plus répandue aux USA parmi les passionnés de généalogie, qui consiste à réaliser des tests d'ADN sur de parfaits inconnus afin d'établir des liens parenté. Cette pratique est rendue possible par la baisse des coûts de tels tests, qui sont actuellement vendus sur le marché pour une centaine de dollars. La recherche de parents perdus de vue serait facilitée par de telles pratiques, qui établissent avec certitude l'appartenance ou non à une lignée commune. Les exemples cités dans cet article font état de prélèvements consensuels, mais également de pratiques plus douteuses dignes de mauvais films d'espionnage, où des échantillons d'ADN sont prélevés à l'insu de leurs propriétaires dans les restaurants qu'ils fréquentent ou dans leurs poubelles.

En effet, nombreux sont ceux qui refusent de livrer à de parfaits inconnus les clés de leur identité biologique, soit qu'ils refusent de déterrer certains secrets de familles soigneusement occultés depuis des années, soit qu'ils craignent des usages ultérieurs incontrôlables. Cette démocratisation incontrôlée des analyses d'ADN devrait nous préoccuper, tant du point de vue de leur utilisation inéluctable par des compagnies d'assurance ou même certaines agences gouvernementales que des abus et des fraudes dont elles feront l'objet de la part des particuliers.