27 février 2007

Une carte mondiale des incidents terroristes

Le site Globalincidentmap.com met en ligne une carte actualisée des incidents terroristes ou suspicieux réalisée à l'aide de Google maps, sur laquelle sont automatiquement localisés des événements provenant de flux rsss. Cette pratique, connue sous le nom de mashup (ou application composite), consiste à combiner le contenu provenant de plusieurs applications. D'après le blog Danger Room, cette technologie serait également utilisée par les services de renseignement américains et les entreprises privées spécialisées dans la gestion du risque, mais il n'en reste pas moins que la mise à disposition de tous d'un tel outil et les faibles ressources nécessaires à le faire fonctionner nous rappellent à quel point les réseaux technologiques sont en train de bousculer l'économie de l'information et de la sécurité.

24 février 2007

Des machines à rayons X pour fouiller les personnes

L'Administration de sécurité du transport aérien US teste à l'aéroport de Phoenix un nouvel appareil à rayons X qui permet d'obtenir une image du corps humain et des objets dissimulés sous les habits des passagers contrôlés.

Cette technologie, développée par la société American Science and Engineering permettrait de détecter des explosifs liquides. Elle est aussi dotée d'un algorithme de protection de la vie privée qui atténue les détails du corps des personnes concernées et transmet seulement à l'opérateur de la machine le contour de la silhouette et les objets suspects identifiés (voir photo). Ce détail est susceptible de rendre plus acceptable cette technologie pour de nombreux passagers puritains ou peu désireux de voir leurs formes inspectées en détail par des agents de sécurité. Ces derniers procèderons d'ailleurs à l'inspection dans un réduit fermé aux regards étrangers. Si cette technologie est adoptée, chaque appareil coûtera 11.000 $. Une précédente technologie d'analyse des particules présentes dans l'air, pourtant prometteuse, a cependant été abandonnée en raison de sa fiabilité réduite et de son coût élevé.

Les avis des chercheurs en santé interrogés par le New York Times sur cette technologie sont partagés: alors que pour certains elle est sans dangers, d'autres évoquent néanmoins des préoccupations concernant l'exposition aux rayonnements, notamment pour les femmes enceintes et les jeunes enfants.

14 février 2007

Le palmarès des destinations les plus dangereuses

Le magazine Forbes dresse la liste des destinations les plus dangereuses pour l'année 2007, après avoir consulté deux entreprises spécialisées dans la gestion des risques: iJet et Control Risks. Selon ces deux sociétés, c'est la République Démocratique du Congo qui arrive en tête du classement. Les autres pays concernés sont:
  • la Somalie;
  • l'Iraq;
  • l'Afhganistan;
  • la Côte d'Ivoire;
  • le Pakistan;
  • le Burundi;
  • le Liberia;
  • Haïti;
  • le Sri Lanka;
  • le Tchad;
  • le Liban
  • le Soudan
L'essor des compagnies militaires privées et des agences de sécurité privée haut de gamme résultent de la présence de plus en plus fréquente des grandes entreprises occidentales dans ces pays instables, notamment en raison des cours élevés des matières premières.

13 février 2007

Le FBI perd ou se fait voler 160 ordinateurs portables

Le FBI a perdu ou s’est fait voler 160 ordinateurs portables sur la période de 44 mois qui s’est terminée le 30 septembre 2005, selon un rapport de l’Inspecteur général du département de la justice. Dix de ces ordinateurs contenaient des informations classifiées sur des opérations de contre-terrorisme ou de contre-espionnage, ainsi que des données personnelles sur des employés du Bureau. Pour 51 ordinateurs supplémentaires, le FBI ne pouvait confirmer avec certitude si ces derniers contenaient des informations sensibles. Ces chiffres préoccupants représentent néanmoins une amélioration par rapport au précédent audit mené en 2002, où 300 ordinateurs portables et 300 armes à feu avaient été déclarées perdus ou volés sur une période de 28 mois. Le FBI possède plus de 50.000 armes à feu et 20.000 ordinateurs portables.

10 février 2007

Des chaussures que l'on peut suivre à la trace

Plusieurs journaux et sites internet ont rapporté la mise sur le marché par l'inventeur Isaac Daniel d'une chaussure équipée d'un émetteur GPS. Cette invention est destinée aux parents inquiets désireux de savoir où se trouve leur enfant en tous temps, aux enfants dont les parents souffrent d'Alzheimer, ou aux vedettes et dirigeants d'entreprise qui craignent de se faire enlever. L'abonnement à ce service devrait coûter une vingtaine de dollars US.

Cependant, avec un tel battage publicitaire fait autour de ce produit, il serait bien surprenant que des adolescents en quête d'intimité ou des kidnappeurs potentiels n'adaptent pas leurs pratiques pour déjouer cette surveillance bien peu subtile.

07 février 2007

Bases de données sur les passagers aériens

Hélène Buzzetti nous propose dans Le Devoir d'aujourd'hui un article sur la base de données des passagers aériens mise en place par le gouvernement canadien en octobre 2002, aussi connue sous le nom de DPV/IP. Aprés avoir demandé à consulter les dossiers de cinq personnes ayant effectué 17 voyages depuis 2002, la journaliste a relevé que les informations étaient incomplètes ou introuvables pour six d'entre eux (soit le tiers des déplacements).

Ce manque de fiabilité est attribué par le porte-parole de l'agence responsable aux négligences des compagnies aériennes, qui sont chargées de transmettre les informations sur leurs passagers, ainsi qu'aux règles plus strictes en vigueur dans l'Union Européenne, dont proviennent un grand nombre de vols à destination du Canada.

Selon les déductions de la journaliste, basées sur les statistiques des entrées par avion au Canada communiquées par StatCan, cette base de données devrait contenir une centaine de millions de dossiers.

06 février 2007

La surveillance au service des personnes âgées

Deux articles publiés ces derniers jours dans Le Monde et le New York Times nous informent sur de nouveaux services de surveillance des personnes âgées vivant seules. La technologie française Stéréo'z de la société AphyCare consiste en un bracelet qui donne l'alerte à une centrale d'appel lors de chutes ou de pertes de connaissance. Il enregistre également les données vitales du porteur. Aux USA, les technologies QuietCare et iCare répondent au même besoin, en mettant l'accent sur le suivi que les enfants peuvent exercer sur leurs parents âgés, même lorsqu'ils résident loin les uns des autres.

Le système QuiteCare s'appuie sur des technologies de surveillance et d'alarme traditionnelles comme des détecteurs de mouvements et de caméras de vidéosurveillance afin d'identifier des comportements anormaux comme le fait de ne pas avoir ouvert le réfrigérateur ou l'armoire à pharmacie pendant la journée, de passer trop de temps dans la salle de bain ou de se lever plus tard que d'habitude. Ces indicateurs peuvent constituer des signes précurseurs d'un problème de santé, et des alarmes sont alors automatiquement lancées afin de lever tout doute. Ces informations sont directement relayées sur des sites internet protégés que peuvent consulter les enfants adultes des abonnés. Dans le cas de la technologie iCare, un appareil de la taille d'un téléavertisseur (voir photo) est utilisé pour poser chaque jour un certain nombre de questions à son détenteur. On lui demande notamment d'évaluer sa santé et son humeur, et en cas de réponses inquiétantes, des équipes médicales assurent un suivi téléphonique ou une intervention sur site.

Les accès aux données recueillies par de tels systèmes et le consentement éclairé des personnes âgées qui sont placées sous leur surveillance posent évidemment des questions éthiques. Mais on peut également se demander si ces systèmes ne viennent pas compenser la perte d'une sociabilité de voisinage qui constituait un système de veille informel, et les arrangements familiaux multi-générationnels de prise en charge. Dans ce contexte précis, la surveillance est le symptôme de changements sociaux assez radicaux qui n'ont que bien peu à voir avec l'expansion d'un État sécuritaire.