Deux articles publiés ces derniers jours dans Le Monde et le New York Times nous informent sur de nouveaux services de surveillance des personnes âgées vivant seules. La technologie française Stéréo'z de la société AphyCare consiste en un bracelet qui donne l'alerte à une centrale d'appel lors de chutes ou de pertes de connaissance. Il enregistre également les données vitales du porteur. Aux USA, les technologies QuietCare et iCare répondent au même besoin, en mettant l'accent sur le suivi que les enfants peuvent exercer sur leurs parents âgés, même lorsqu'ils résident loin les uns des autres.
Le système QuiteCare s'appuie sur des technologies de surveillance et d'alarme traditionnelles comme des détecteurs de mouvements et de caméras de vidéosurveillance afin d'identifier des comportements anormaux comme le fait de ne pas avoir ouvert le réfrigérateur ou l'armoire à pharmacie pendant la journée, de passer trop de temps dans la salle de bain ou de se lever plus tard que d'habitude. Ces indicateurs peuvent constituer des signes précurseurs d'un problème de santé, et des alarmes sont alors automatiquement lancées afin de lever tout doute. Ces informations sont directement relayées sur des sites internet protégés que peuvent consulter les enfants adultes des abonnés. Dans le cas de la technologie iCare, un appareil de la taille d'un téléavertisseur (voir photo) est utilisé pour poser chaque jour un certain nombre de questions à son détenteur. On lui demande notamment d'évaluer sa santé et son humeur, et en cas de réponses inquiétantes, des équipes médicales assurent un suivi téléphonique ou une intervention sur site.
Les accès aux données recueillies par de tels systèmes et le consentement éclairé des personnes âgées qui sont placées sous leur surveillance posent évidemment des questions éthiques. Mais on peut également se demander si ces systèmes ne viennent pas compenser la perte d'une sociabilité de voisinage qui constituait un système de veille informel, et les arrangements familiaux multi-générationnels de prise en charge. Dans ce contexte précis, la surveillance est le symptôme de changements sociaux assez radicaux qui n'ont que bien peu à voir avec l'expansion d'un État sécuritaire.
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