Les annonces successives des programmes de datamining des services de renseignement américains (et n'en doutons pas les équivalents mis en oeuvre par leurs homologues canadiens et européens) nous font parfois oublier que la défense de notre vie privée passe d'abord par le contrôle des informations que nous mettons nous-même en ligne. Un article du New Scientist du début du mois de juin mentionne les recherches financées par la NSA sur l'exploitation des informations contenues dans les blogs personnels ou les pages créées sur les sites de réseaux sociaux comme MySpace, Xanga ou Facebook. Ces services qui comptent plus de 100 millions de membres dans le monde permettent aux auteurs de blogs de reconstituer en ligne des groupes d'amis virtuels ou réels en fonction des intérêts ou de leur situation géographique. Beaucoup de ces pages tendent à livrer des informations très personnelles sur ceux qui les mettent en ligne et sur leurs amis. Des colonies de vacances ont d'ailleurs interdit cet été à leurs jeunes participants d'utiliser leur page personnelle sur ces sites pour mettre en ligne des photos ou des commentaires sur les gentils animateurs ou d'autres "colons" devant les risques d'abus potentiels et de diffamation (dans un pays où les procès sont élevés au rang de sport national).
L'article du New Scientist évoque le potentiel de ces pages personnelles pour compléter les données acquises par les services de renseignement sur un même individu auprès des institutions financières, des compagnies de télécommunication ou des compagnies aériennes. Les informations volontairement rendues publiques par les internautes seraient alors utilisées pour identifier ceux qui auraient des projets terroristes ou criminels, ainsi que leurs cercles d'amis plus ou moins proches. Les profils des terroristes qui ont commis les attentats dans le métro de Londres ou ceux des 17 suspects arrêtés à Toronto au début du mois de juin, des jeunes nés et éduqués en Occident, et ayant glané beaucoup d'informations sur Internet, laisse penser que cette approche n'est pas aussi futile qu'on pourrait l'imaginer de prime abord.
Cependant, dans une société où les traces électroniques que nous laissons derrière nous deviennent virtuellement éternelles et accessibles à tous, une certaine réserve dans les informations que nous choisirons de divulguer publiquement sera l'un des meilleurs moyens de protéger une vie privée en miettes.
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire