Si un service de renseignement personnifie le Big Brother d'Orwell, c'est bien la National Security Agency, qui est chargée aux États Unis de procéder à la collecte d'informations utiles à la protection de la sécurité nationale par des moyens technologiques. Des films (Ennemi d'État ou Les experts) ont même utilisé ses ressources supposément illimitées comme ressort dramatique. Le scandale des écoutes illégales pratiquées avec l'autorisation du Président Bush sans mandat légal, et les récentes révélations d'un ancien employé d'AT&T, la principale compagnie de télécommunications américaine, sur l'accès à son infrastructure que cette dernière offre à la NSA défient également la chronique dans la presse américaine.
Un article extrêmement bien renseigné de James Bamford (qui a publié les deux ouvrages les plus détaillés sur le sujet) dans l'Atlantic Monthly du mois d'avril (accessible en ligne sur abonnement seulement) nous offre quelques précisions sur l'étendue réelle de ses activités et sur l'efficacité des mécanismes de contrôle démocratique auxquels elle est soumise:
* On estime que la NSA emploie plus de 38.000 personnes dans le monde (soit le double de la CIA).
* La NSA intercepte plusieurs dizaines de millions de communications chaque heure.
* Ces interceptions, loin d'être clandestines, sont réalisées avec la pleine coopération des entreprises américaines de télécommunication qui gèrent la majeure partie du trafic mondial de données.
* Entre mai 1979 et la fin 2004, le tribunal secret chargé d'accorder des mandats d'écoute à la NSA a donné satisfaction à cette dernière 18.742 fois, sur un total de 18.746 demandes, soit un taux de refus de 0,02%.
* Les noms des personnes mises sous surveillance par la NSA sont transmis au FBI, à la CIA, au Department of Homeland Security ainsi qu'à des services de renseignement étrangers, mais aucune procédure n'existe pour retirer les noms de cette liste lorsque la surveillance s'est révélée infructueuse.
12 avril 2006
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