Dimanche prochain, la chaîne CBS diffusera dans son émission "60 minutes" un reportage sur les listes de passagers aériens interdits de vol, qui ont été instituées au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Ces listes ont été constituées dans l'urgence en fusionnant toutes les bases de données des services de renseignement et de police, et sans qu'une réflexion très poussée sur la fiabilité des informations qu'elles contiennent n'ait été menée. Toute personne ayant à un moment ou à un autre été en lien avec un individu ou une entité soupçonnée de terrorisme, ainsi que tous ses homonymes, sont associés par défaut à la catégorie des menaces potentielles à la sécurité nationale et font l'objet de contrôles accrus dans les aéroports, confinant parfois au harcèlement. Maher Arar, arrêté par les autorités américaines lors d'une escale aux USA et expulsé vers la Syrie pour y être torturé sur la foi de renseignements erronés transmis par le gouvernement canadien représente certainement un exemple extrême du préjudice qui peut résulter de cette pratique lorsqu'elle est mal appliquée et mal encadrée.
L'enquête de "60 minutes" fait ainsi apparaître que la liste principale utilisée en mars 2006 comportait les noms de personnes dont on peut douter qu'ils représentent une grande menace terroriste, comme Saddam Hussein (en prison en Irak), Nabih Berri (président du parlement libanais) ou Evo Morales (président de la Bolivie). Par ailleurs, les noms de certains membres d'Al Qaeda activement surveillés par les services de renseignement occidentaux et arabes ne figurent pas sur ces listes, pour éviter des fuites concernant des opérations en cours... On peut quand même être rassuré, le nom d'Osama ben Laden est bien présent (avec deux orthographes différentes), au cas où il déciderait de rendre une petite visite à ses sympathisants américains.
06 octobre 2006
La vérité sur les listes de passagers aériens suspects
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