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19 septembre 2006
La caméra de surveillance voudrait vous dire un mot
Dans un nouvel effort de déshumanisation des relations humaines, la ville de Middlesbrough, au Royaume Uni, vient de franchir un pas de géant pour l'humanité. Elle vient en effet d'installer sept caméras de surveillance munies de haut-parleurs, comme nous l'apprend une dépêche de l'AFP reprise dans La Presse. Ces haut-parleurs permettent aux opérateurs des caméras d'interpeller directement les personnes surprises en train de commettre des "incivilités" comme jeter des papiers gras par terre, traverser en dehors des passages piétons, ou vandaliser des équipements publics. Selon un conseiller municipal, il s'agit d'une "espèce d'humiliation publique, mais cela signifie que les gens ne recommenceront plus"... Ou peut-être vont-ils justement trouver distrayant de provoquer cette voix qui descend du ciel? Par ailleurs, ce souci de "nettoyer" l'espace urbain de tout signe visible de désordre donne lieu à une nouvelle forme de pollution sonore qui aura certainement vite fait d'exaspérer les piétons.
Cette dématérialisation des relations humaines, et en particulier dans les activités de sécurité et de prévention, se manifeste également par la multiplication des robots de surveillance, qui sont destinés à remplacer les gardes de sécurité. Des entreprises comme Robosoft (en France), Mobile Robot (aux USA), ou encore Secom (au Japon), sont parmi les entreprises qui proposent ce genre de produits. La dernière des trois a développé le Robot X, qui est équipé de caméras, de haut-parleurs et d'un canon à fumée non toxique destiné à repousser les intrus en dehors du périmètre de sécurité patrouillé. Le coût de location de ce robot est d'environ 2.700 USD par mois, soit la moitié du salaire mensuel d'un garde de sécurité au Japon.
Professeur de Criminologie et Directeur adjoint du Centre International de Criminologie Comparée, Benoît Dupont est également titulaire de la Chaire de Recherche du Canada en sécurité, identité et technologie.
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