Un article paru aujourd'hui dans le New York Times lève une partie du voile qui recouvre les relations incestueuses entre la National Security Agency et les entreprises américaines de télécommunication et du secteur des nouvelles technologies.
On y évoque la base de données Daytona, qui contient des informations sur l'ensemble des appels passés au cours des dernières années sur le réseau de l'entreprise AT&T (équivalent de France Télécom en France ou de Bell au Canada), dont j'ai déjà parlé ici il y a quelques jours. La mise à jour des informations se fait de manière quasiment instantanée, à la fin de chaque appel passé grâce à cet opérateur. On apprend en outre dans cet article que 70.000 demandes d'accès aux informations détenues dans cette base de données sont faites chaque mois par des services de renseignement, de police et des enquêteurs privés à AT&T. Ce volume laisse entendre que la surveillance des appels est devenue une pratique routinière aux USA, et on peut imaginer que les compagnies téléphoniques de la plupart des autres pays occidentaux ont établi des liens similaires avec les services de sécurité locaux.
Le même article révèle la nature de deux brevets obtenus par la NSA au cours des dernières années: l'un permet de localiser géographiquement le point d'origine d'un message envoyé par internet en calculant le temps que celui-ci a mis pour parcourir la distance entre le point d'émission et de réception. L'autre concerne la transcription automatique de conversations téléphoniques, qui permettrait d'automatiser le traitement et l'analyse préliminaire de millions de conversations interceptées par les systèmes d'écoute. Cette technologie a été développée en partenariat avec le secteur privé. La société Virage commercialise ainsi un produit de transcription et de traduction automatique dont le taux d'efficacité dans des conditions optimales est supérieur à 90%.
Ces exemples illustrent à quel point la surveillance moderne ne se limite plus à certains groupes soupçonnés d'activités illégales, mais qu'elle cible désormais l'ensemble des activités liées à l'usage des moyens de communication modernes. L'efficacité de celle-ci et les stratégies de contre-surveillance mises en oeuvre restent toutefois largement méconnues.
25 février 2006
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