Le quotidien La Presse propose aujourd'hui une série d'articles sur le phénomène YouTube, dans une prespective criminologique. Le premier aborde la question des clips vidéos qui mettent en scène des adolescents québécois et qui glorifient les valeurs et les pratiques des gangs de rue. Reproduisant le modèle américain de la guerre entre gangs rivaux des Bloods et des Crips, ces vidéos témoignent du pouvoir de séduction que les gangs exercent sur certains jeunes. Des gangs se servent d'ailleurs des outils qu'offre internet pour intensifier leurs efforts de recrutement, ou pour provoquer des groupes ennemis.
Un troisième article (pour lequel j'ai été interviewé) se penche sur l'utilisation que peuvent faire les services de police de YouTube pour identifier des délinquants. Même si quelques vidéos ont été mises en ligne et on permis de retrouver des criminels, il me semble fort peu probable qu'on assiste dans un avenir proche au lancement d'un CrimeTube, pour reprendre l'expression de Wade Deisman, criminologue à l'Université d'Ottawa. Par contre, la facilité d'usage de l'outil et l'ubiquité des caméras vidéo, y compris dans les téléphones portables, risque fort de mener à des campagnes de dénonciation et de dénigrement qui s'apparentent à une justice privée éradiquée depuis longtemps. Pierre Trudel, professeur de droit à l'Université de Montréal, souligne dans le même article la question de la protection de la vie privée des individus dont l'image se retrouve sur internet.
06 mars 2007
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire