20 juin 2007

Blague-berry

On fait grand cas ces jours-ci des révélations du Monde concernant les craintes du gouvernement français que les communications échangées par le biais des Blackberrys soient interceptées par les espions américains de la NSA. Outre que ce type de mise en garde exploite de manière assez grossière un anti-américanisme primaire, les problèmes de sécurité entourant l'utilisation de ce nouveau symbole de statut social n'ont rien d'un scoop. Les services de renseignement hollandais avaient déjà mis en garde leurs députés nationaux contre les risques d'utiliser un tel outil pour les communications les plus sensibles. Au Canada, dès 2002, le Centre de la Sécurité des Télécommunications avait émis un avis similaire. Mais le danger semble moins venir de la NSA que d'une architecture de sécurité assez facile à percer, comme l'a révélé il y a quelques mois la société de sécurité informatique Symantec, qui avait elle même repris certains éléments d'une communication publique faite sur le même sujet lors d'un colloque de pirates informatiques. En résumé, pour une petite centaine de dollars et un peu d'ingénierie sociale, une personne déterminée pourrait mettre à mal les défenses du Blackberry dans une entreprise ou un ministère, ce qui représente certainement une menace bien plus préoccupante que le spectre de la NSA brandi à tout va.

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